Parce qu'il faut bien que je me bouge un peu pour avoir quelque-chose à montrer à un éditeur, je suis en train de mûrir un petit projet de
roman illustré.
A vrai dire à l'heure à laquelle j'écris cet article, le travail est bien avancé. Si possible, je compte en imprimer un exemplaire pour mi-novembre. Pas que ce soit une version définitive, mais au moins quelque-chose d'abouti.
Je vous présente
Athanaste Chardépeautre :
Voilà pas mal d'illustrations plus ou moins accompagnées d'extraits du texte.
Ils décidèrent de s’établir là où Morgane avait trouvé abri en attendant la venue de l’enfant, sous la bénédiction de la défunte.
Un éclair désarçonne le premier, précipité dans le vide suivi de peu par sa monture déséquilibrée.
Effrayé par les cris et la lumière, le cheval du fiacre termine de se défaire de son harnachement en faisant céder le cuir des rênes dans un claquement.
A ces aveux, Athanaste, resté dans le silence jusqu’à présent sent en lui tourner un mélange d’émotions et de nausée. Entre perplexité et culpabilité, il a le sentiment d’avoir baissé la garde, d’avoir été faible. Un instant il cherche ses mots, à la fois de riposte et d’excuse, puis se ravise. Il quitte la pièce en silence.
Athanase se surprend à regarder béatement cet ouvrage de purgation. Le reste de la pièce est habillé d’autres joyeusetés telles qu’une vierge de fer jugeant avec sévérité le mage qui se tient là.
Les larmes coulent sur ses joues qu’elle tente de dissimuler en plongeant son visage dans ses mains.
andis que le portrait de sa bien aimée aux yeux bruns veille en permanence sur le fauteuil qu’il occupe chaque soir, sommeille en lui une bête aux pouvoirs occultes qui pourrait bien faire de lui un des hommes les plus dangereux de sa génération.
La discussion se prolonge dans la nuit, il est question de représailles, de la violence de la Révolution, des disparus, des disparues ... et de boisson. Athanaste, déshabitué au toxique réconfortant, rentre finalement chez lui mécaniquement, dans un flou de larmes est d’ivresse.
Se laissant glisser de l’extrémité du viaduc en direction de la gorge, il s’enfonce sous l’obscurité des arbres. Le silence et la nuit exacerbent ses sensations. Bientôt, son expédition lui semble insurmontable et le sang perdu vient à lui manquer.
on pommeau en forme de crucifix est richement orné. Athanaste fait un pas en arrière et heurte bruyamment la cellule de fer.
Il frissonne quand il la sort du fourreau qu’il avait dissimulé derrière un tiroir de son secrétaire.
Le mage Athanaste Chardépeautre passe une retraite silencieuse dans un appartement bourgeois qui n’a pas vu de changement depuis longtemps.
Céleste, désorientée par la lumière, rencontre le héros sur le seuil de la porte. Elle s’avance en terminant de déplier son corps décharné. Ils se regardent un instant sans un mot.
Faisant à présent face au jeune bourreau, celui-ci tente de blesser Athanase de sa lourde pince coupante. Il ne parvient qu’à lui couper un morceau de manche en laissant à son bras une légère entaille.
C’est ainsi que les fuyards louent dans la précipitation un fiacre en abandonnant pour caution une précieuse montre à gousset.
Le feu rendant à la femme ce qu’elle a perdu dans les entrailles de la prison, consume aussi les regrets et les douleurs du couple de rebelles. Morgane fit de la vallée l’écrin de son deuil.
Subitement, son corps fond en un fleuve de cendres. Tel une nappe de brouillard, il se glisse en petits grains noirs sur l’herbe, sous les barbelés jusqu’au pied du mur de pierre.
Les gardiens ne remarquent pas cette ombre frissonnante qui file avec légèreté sur la surface froide de l’édifice.
Du sang, le corps massif de deux chevaux, leurs corps brisés. Ici et là, sur les rochers et contre les arbres, les cavaliers, dans des positions improbables. Parmi eux, le fiacre en morceaux éparpillés ajoute au tableau plus de minéralité.
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